Pour obtenir le revenu le plus confortable sans perdre sa vie à la gagner, le kinésithérapeute doit bien comprendre comment facturer, quoi facturer et à quel tarif. Tout n’est pas permis en matière de tarif et de nombre de consultations : petit rappel des éléments clés à l’attention des kinés en cours d’installation.
Le principe : chaque acte a un tarif
La grande majorité des kinés est installée en libéral, soit plus de 85% des 100 000 professionnels si l’on en croit l’observatoire 2022 de la démographie du Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes. Donc leur rémunération ne correspond pas à un salaire mais dépend du nombre et du type d’actes qu’ils réalisent. La règle générale est que le kiné facture chaque acte. Mais nous allons voir que le prix dudit acte varie et que bien d’autres facteurs entrent en jeu pour évaluer la rémunération.
Tarif conventionné ou tarif libre
Un acte égal un prix, oui mais. Tout d’abord, il faut savoir que la plupart des kinés intègre la convention nationale des masseurs-kinésithérapeutes. Ce texte régit les relations entre la profession et l’assurance maladie et en particulier prévoit les conditions de prise en charge des soins par la sécurité sociale. Il définit également un tarif pour chaque acte pris en charge. Donc tout masseur-kinésithérapeute conventionné doit appliquer le prix ainsi défini. Seuls les professionnels non conventionnés ont le droit de fixer eux-mêmes le prix de leurs séances.
A noter : il existe une tolérance qui permet aux masseurs-kinésithérapeutes de pratiquer des dépassements des tarifs conventionnels, à condition que cela soit dans une mesure dite raisonnable.
NGAP et majorations
Les masseurs-kinésithérapeutes constituent la quatrième profession de santé en France et sont de plus en plus des acteurs du parcours de soins. Aussi le nombre et la qualité des actes qu’ils réalisent augmentent. Par conséquent une nouvelle nomenclature générale des actes professionnels a été mise en place en 2024 pour prendre en compte cette évolution. Elle est plus précise et descriptive. Et son objectif est de permettre à la rémunération d’être plus proche de la réalité. Toutefois qui dit plus complète, dit plus de lettres clés et plus de coefficients.
De plus la NGAP prévoit des majorations pour les déplacements ou pour certains actes. Elle encourage la réalisation de bilans kiné – dont le tarif est également différent selon les publics.
Les forfaits
En phase d’installation, il faut aussi prendre en compte dans les calculs, les aides dont vous pouvez bénéficier de la part de l’assurance maladie :
- Le contrat d’aide à la création de cabinet de masseur kinésithérapeute (CACCMK)
- Le contrat d’aide à l’installation des masseurs kinésithérapeutes (CAIMK)
Ensuite, vous pouvez également avoir droit à un autre forfait via le contrat d’aide au maintien d’activité des masseurs kinésithérapeutes (CAMMK).
Enfin et sous réserve de remplir les conditions vous pouvez percevoir les sommes prévues par le forfait d’aide à la modernisation et à l’informatisation du cabinet médical (FAMI). Ces différents forfaits ne sont pas à proprement parler de la rémunération. En revanche, en vous permettant d’économiser ou de financer à moindre coût votre cabinet ou vos matériels, ils vous évitent d’avoir à avancer les frais sur vos recettes. Votre rémunération finale est donc préservée et vous pourrez bénéficier d’un « salaire » correspondant à la moyenne des kinés.
Typologie de soins
Certains actes ne sont pas répertoriés dans la NGAP. Toutefois leur apport est par ailleurs très apprécié de la population, en particulier des plus âgés qui ont besoin d’accompagnement. Cette situation fait que, de plus en plus, le professionnel va avoir tendance à proposer des actes et soins de confort qui n’entrent pas dans la nomenclature et donc à définir pour ceux-ci son propre tarif. Si c’est votre cas, n’oubliez pas d’informer le ou les patients concernés de l’absence de remboursement par la CPAM de ces soins.
Des choix à faire pour s’assurer une bonne rémunération
On vient de le voir, le type d’actes, le tarif de l’acte et les éventuelles majorations possibles font qu’il n’y a pas un prix pour un acte, mais beaucoup de combinaisons possibles. Rien que la combinaison des lettres clés et coefficients dans la NGAP dépasse les 90. Donc vous devez prendre en compte tous les paramètres pour bien évaluer votre rémunération.