86% des Français sont favorables au développement de la santé numérique. Et 93% des professionnels de santé trouvent qu’elle apporte un plus en matière de qualité des soins. Pour autant, toutes les potentialités de la e-santé semblent encore méconnues. Aussi, afin de permettre à chacun de mieux comprendre et de suivre les évolutions, la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) a publié en décembre une cartographie de la e-santé.
e-santé : de quoi parle-t-on ?
Schématiquement, la e-santé regroupe tous les usages du numérique dans la santé, de l’organisation du système de soins à la prise en charge du patient. L’intégration d’outils numériques présente des atouts à tous les niveaux.
- Elle facilite et améliore la recherche
Les technologies numériques permettent d’agréger des données plus importantes et d’améliorer le développement de nouvelles thérapies. La puissance du numérique permet aussi de réaliser des simulations ciblées, comme par exemple en utilisant des jumeaux numériques. In fine, le numérique enrichit et accélère la recherche et le processus de développement de médicaments.
- Elle permet d’optimiser et fluidifier le parcours de soins
L’usage des plateformes de prises de rendez-vous en ligne comme Maiia, la mise en place du DMP, de la MSSanté, d’outils de téléconsultation ou téléexpertise permet de gagner du temps dans la mise en œuvre du parcours de soins et de réduire le temps administratif.
- La e-santé améliore la qualité des soins
L’accès à des bases de données plus fournies et mises à jour régulièrement comme Claude Bernard, le développement d’outils d’aide aux diagnostics, le recours facilité à la téléexpertise permettent d’éviter iatrogénie et autres évènements indésirables graves.
- Elle rend l’ensemble du système plus efficace
Le numérique sert aussi à réduire le temps administratif au profit du temps médical, consacré au soin, à la formation ou au suivi des patients par les professionnels de santé.
- Enfin la e-santé encourage le virage vers la médecine 5P (Personnalisée, Préventive, Prédictive, Participative, Pertinente).
Pourquoi une cartographie ?
En matière de e-santé, comme dans le numérique en général, les technologies changent vite et de nouveaux usages voient le jour presque quotidiennement. Il était donc nécessaire d’avoir une vision claire et de terrain des usages actuels et des perspectives. C’est pourquoi cette cartographie n’est pas l’émanation de la seule DGOS. Elle a été co-construite avec les acteurs de la e-santé : les acteurs ministériels, la CNAM et les ARS mais aussi les fédérations professionnelles, des éditeurs dont Cegedim Santé et des industriels.. De plus, elle n’est pas figée et sera nourrie à intervalles réguliers en fonction des avancées technologiques, de l’émergence de nouveaux besoins ou des priorités nationales. Enfin, elle s’inscrit parfaitement dans la feuille de route du numérique en santé 2023-2027 qui prévoit notamment de déployer un cadre propice au développement de nouveaux usages et de l’innovation en numérique.
Comment l’utiliser ?
La cartographie est construite selon des profils : patients, établissements de santé, cabinets, etc. Chacun peut donc retrouver en fonction de sa fonction ou de son mode de pratique, une liste des usages. Ainsi, un médecin peut voir qu’en cabinet, bientôt, il pourra utiliser le jumeau numérique du patient pour simuler les réactions au traitement.
Cartographie complète à consulter ici
La valeur ajoutée de la e-santé : quelques chiffres
Bien que cela ne soit pas son objet, la cartographie propose quelques données sur les gains actuels et potentiels des nouveaux usages numériques. Elle cite l’exemple des urgences CHU de Rennes qui, en installant un logiciel de lecture automatique des radios en cas de suspicion de fractures, ont permis de réduire le délai d’attente des patients de 30%. Une publication de l’OCDE, également mise en avant dans la cartographie, annonce que l’usage de l’IA pourrait simplifier de 36% les tâches administratives. Aussi, la cartographie a l’intérêt pour l’ensemble des professionnels de santé, de donner l’opportunité de faire le point sur ses propres usages numériques et leurs potentialités.
