Avant de pouvoir poser votre plaque à l’entrée de votre cabinet de kinésithérapie, vous avez un certain nombre d’étapes à franchir. Certaines relèvent des obligations légales, comme l’inscription auprès de l’ordre, d’autres de vos objectifs personnels et financiers. Du choix du lieu à la communication vers la future patientèle, retrouvez ci-dessous les principaux pré-requis.
La phase de préparation de l’installation du kiné
Vous venez d’obtenir votre diplôme et vous êtes bien décidé à vous installer en libéral. Avant même d’aller vous inscrire au registre partagé des professionnels de santé (RPPS), vous allez élaborer votre projet, vérifier qu’il est viable. Plus vous aurez peaufiné cette phase, et plus vous aurez mis de votre côté toutes les chances de réussite.
Etape 1 : Choisir le lieu d’installation du cabinet
A priori, vous avez déjà une petite idée d’où vous voulez vous installer en tant que kiné libéral. Soit parce que vous souhaitez rester à proximité de proches ou de lieux auxquels vous êtes attachés, soit parce que vous avez envie de bouger ou simplement parce que vous avez trouvé un cabinet à reprendre.
Dans tous les cas, il est important d’avoir une vision de ce que pourrait être l’activité dans ce lieu. Et ceci pour des raisons de développement de patientèle bien sûr, mais aussi pour pouvoir bénéficier des dispositifs d’aides à l’installation de l’Assurance maladie.
Aussi, dès que vous avez délimité une zone géographique qui vous intéresse, vous avez intérêt à vous rendre sur l’un des deux sites qui cartographient l’écosystème de santé du territoire à savoir
- Le site Cartosanté vous donne un aperçu global des zones où se trouvent le plus ou le moins de masseur-kinésithérapeute
- Le site Rezonekiné, conçu par l’Assurance maladie plus complet, vous indique également quels sont les besoins de la population ainsi que la présence ou non de médecins prescripteurs.
Individuel ou collectif : s’installer en tant que kiné libéral ne veut pas forcément dire s’installer seul. Par exemple, il est aujourd’hui possible, d’exercer de façon collective en maison de santé en statut libéral et bénéficier des synergies entre professionnels de santé. S’installer à plusieurs libéraux dans un même cabinet est également une alternative à considérer notamment pour mutualiser les frais généraux.
Etape 2 : vérifier l’existence d’une patientèle potentielle pour la kinésithérapie
Il s’agit ici de faire ce que fait classiquement un entrepreneur. Vous devrez donc prendre en compte le nombre de praticiens installés mais aussi leurs modalités d’exercices pour faire le bon choix. Pour avoir des données à ce sujet, vous pouvez utiliser Rézonekiné mais vous pouvez aussi fort utilement vous rapprocher des professionnels de santé du territoire : médecins, kinés déjà installés, maison ou centre de santé, EHPAD et établissements médico-sociaux.
Vous ferez ainsi d’une pierre deux coups : vous apprendrez beaucoup sur les besoins et les profils des patients tout en vous faisant connaître de ceux avec qui vous allez potentiellement travailler.
S’il existe une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) c’est encore mieux pour valider le besoin voire s’inscrire dans des protocoles.
Que vous repreniez un cabinet de masseur kinésithérapeute existant ou que vous ayez choisi votre lieu d’installation parce que vous savez qu’un cabinet ferme et que les patients vont devoir trouver un nouveau thérapeute, vous avez intérêt à réaliser cette étude : cela vous permettra d’avoir une vue globale et d’évaluer le revenu potentiel de l’activité.
Etape 3 : évaluer les besoins matériels et financiers de votre cabinet
Si vous êtes créateur du cabinet, vous allez devoir réaliser des investissements conséquents avant même de démarrer l’activité. Vous devez ainsi estimer ce que vont vous coûter :
- Le cabinet de kinésithérapie en lui-même : il va falloir acheter ou louer les murs et ensuite équiper le lieu de façon à ce qu’il réponde aux normes d’hygiène et sécurité requis pour l’exercice de votre métier. Et qu’il corresponde aussi à votre façon de pratiquer et à la manière dont vous souhaitez accueillir votre patientèle. Eau, électricité ou gaz : les frais fixes sont également à évaluer.
- Le matériel : il y a le minimum, à savoir la table et le tabouret de soins, les consommables, un paravent, un espalier. Mais il est probable que vous ayez besoin aussi d’appareils de fitness, d’accessoires comme des élastiques et autres kettlebells. Il faut compter aussi l’achat d’un ordinateur ou une tablette et d’un logiciel de gestion ainsi que de lecteurs de carte vitale et de carte bleue.
- La trésorerie : il s’agit de la somme minimum que vous devez avoir sur votre compte professionnel pour faire face à vos dépenses courantes sans être dans le rouge. Il est important de la calculer en partant des frais tels que vus précédemment et du potentiel de revenu.
Etape 4 : réaliser une projection des revenus à 3 ou 5 ans
Votre activité de masseur kinésithérapeute doit vous permettre de gagner correctement votre vie et vos investissements à l’installation doivent être payants. Pour s’en assurer, il est important de réaliser ce que les entrepreneurs appellent un business plan, c’est-à-dire une évaluation de vos dépenses et recettes. Vous intégrerez les frais fixes vus à l’étape 3 et les revenus potentiels à l’étape 2 et vous établirez des projections financières sur 3 ou 5 ans, à votre choix.
Le fait de le faire sur plusieurs années vous permet de voir à quel moment vos investissements de départ seront amortis, ou de jauger l’étape à laquelle vous serez au point d’équilibre.
Ce tableau peut vous paraître laborieux et inutile, mais sachez que si vous avez l’intention de financer vos investissements en contractant un crédit bancaire, l’organisme financeur vous demandera ce type d’évaluation.
Etape 5 : choisir un statut juridique pour l’activité
Un kiné en libéral est un travailleur non salarié et son activité relève d’un statut d’entreprise. Il existe plusieurs statuts possibles qui se distinguent par la fiscalité qui leur est appliquée et les effets qu’elles peuvent avoir sur vos cotisations et votre patrimoine.
En exercice individuel, vous pouvez opter pour le statut de l’Entreprise Individuelle (EI) ou pour celui de société d’exercice libéral à associé unique (SELURL ou SELASU).
En collectif, vous êtes obligatoirement en société d’exercice libéral à plusieurs associés mais plusieurs nuances existent (SELARL, SELAS, SELAFA…). Vous pouvez, à plusieurs, vous contenter d’une société de moyens (SCM) moins contraignante.
Pour ces sujets juridiques, il ne faut pas hésiter à se rapprocher du représentant départemental de l’ordre des masseurs kinésithérapeutes voire d’un avocat spécialisé pour être certain de réaliser le bon choix.
La phase administrative de l’installation en libéral
Il ne suffit pas d’avoir son diplôme d’Etat pour pouvoir ouvrir son cabinet de kiné libéral ! Et vous allez devoir réaliser un certain nombre de démarches administratives avant l’installation.
S’inscrire auprès de l’ordre des masseurs kinésithérapeutes
Comme beaucoup de professions de santé, les kinés sont regroupés au sein d’un ordre. Celui-ci a des missions juridictionnelles, d’accompagnement, d’entraide et de soutien. Il est notamment chargé de l’inscription de tous les membres au RPPS.
Aussi pour obtenir votre numéro RPPS indispensable à l’exercice, vous devez prendre contact dès que vous avez votre diplôme ou dès que vous aurez choisi votre lieu d’installation avec le bureau départemental de l’ordre.
Celui-ci vous indiquera les documents à fournir. Dès que vous serez inscrit, vous recevrez votre numéro RPPS, qui est votre identifiant pour toutes vos interactions dans le système de santé ainsi que votre carte de professionnel de santé (CPS).
S’inscrire auprès de l’assurance maladie
Une fois doté de votre numéro RPPS, vous pouvez vous enregistrer comme professionnel de santé auprès de l’assurance maladie. Sauf si bien sûr, vous envisagez d’exercer hors conventionnement. Pour vous faciliter la tâche, vous pouvez déposer vos documents en ligne sur installation-kine.ameli.fr. Vous pourrez également prendre rendez-vous avec votre conseiller de votre caisse primaire d’assurance maladie locale pour finaliser l’inscription. Occasion également d’échanger avec lui sur les aides dont vous pourriez bénéficier.
Immatriculer votre société
Dernière démarche à réaliser : donner vie à votre société. Vous devrez rédiger des statuts, ouvrir un compte professionnel ou déposer le capital social et vous enregistrer auprès du guichet unique des entreprises. Ce guichet est en ligne et la déclaration est très rapide. Le plus compliqué reste la rédaction des statuts, toutefois vous pouvez trouver des ressources sur internet pour ce faire notamment sur le site de l’ordre des masseurs kinésithérapeutes.
En conclusion
Avant de vous lancer dans la création de votre activité, prenez le temps de la réflexion afin d’organiser au mieux vos démarches d’installation. N’hésitez pas à consulter largement autour de vous, tant du côté des professionnels de santé que des professionnels du droit ou de la comptabilité. Plus vous aurez anticipé, et plus votre installation en libéral sera facilitée. Et vous pourrez consacrer plus de temps à votre future patientèle.
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