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03.01.2024
Conseils & Accompagnement

Quelles démarches pour la création d’un cabinet de masseur-kinésithérapeute ?

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Pour un masseur kinésithérapeute, il est très tentant de se lancer dans la création de son propre cabinet plutôt que d’être salarié. Et il y a en effet bien des avantages financiers et organisationnels à cela. Pour autant, vous installer à votre compte revient à créer une entreprise, c’est pourquoi vous devez avoir une idée assez claire de la démarche à suivre et des éléments à prendre en compte.

Préparer son installation très en amont

Compte tenu de la diversité des démarches à mener, il faut anticiper votre installation en libéral. Pas toujours évident pour les étudiants qui ont envie de voler de leurs propres ailes dès leur diplôme en poche. Mais il est préférable de se donner un délai de 4 à 6 mois plutôt que de prendre un risque trop élevé notamment en termes financiers. Il faut savoir que les frais d’installation varient, selon la zone que vous choisirez et votre type de pratique, entre 15 000 et 50 000 €. C’est un investissement que vous ne voulez pas regretter.

Bien choisir sa zone d’installation

Vous le savez, la convention nationale des masseurs kinésithérapeutes a été revue plusieurs fois ces dernières années et inclut désormais la notion de zone de santé. Chaque région comprend donc des zones dites sur-dotées où beaucoup de vos confrères sont déjà installés et des zones dites sous-dotées qui s’apparentent à des déserts médicaux. Et désormais il est très compliqué de s’installer dans les premières zones, sauf à accepter de travailler hors conventionnement ou bien créer son cabinet au moment du départ d’un des praticiens installés sur cette zone. En revanche, vous bénéficiez d’aides de la CPAM pour toute installation dans les secondes zones. Toutefois, vous n’avez pas que ce choix cornélien entre deux extrêmes. Il existe dans chaque région, des zones intermédiaires où vous pouvez ouvrir votre cabinet de kinésithérapeute sans avoir de contraintes particulières à respecter. Des notions à bien intégrer à vos réflexions sur les pré-requis à l’installation.

Avoir une bonne idée de sa patientèle

Ce n’est pas tout de vouloir ouvrir son cabinet de kinésithérapie dans une zone donnée, il faut s’assurer que vous allez pouvoir avoir des patients réguliers. Pour cela, vous devez réaliser, ce qu’on appelle en entreprenariat, une étude de marché. Le terme est un peu pompeux, mais l’idée est de valider que vous avez de quoi réaliser des actes en nombre suffisant pour générer le revenu correspondant à votre business plan.

Pour cela, vous pouvez utiliser deux sites, dans lesquels vous trouverez par territoire des données sur les habitants et leurs besoins en santé :

Vous avez aussi tout intérêt à vous rapprocher des médecins prescripteurs et de vos confrères déjà installés dans la zone en question afin de vérifier que la première vision que vous avez est bien la bonne. Ils pourront vous confirmer qu’il y a un potentiel ou pas. De plus, vous aurez ainsi l’occasion de vous faire connaître avant votre installation à proprement parler et ils pourront avertir leurs patients.

Réaliser un business plan

Ce terme barbare désigne une façon de formaliser dans un tableau le potentiel de chiffres d’affaires à 3 ou 5 ans en regard des prévisions de dépenses. Parce qu’il est associé au monde de l’entreprise, vous pouvez vous dire que vous n’en avez pas besoin. Et c’est vrai. Sauf si vous avez besoin d’emprunter auprès d’un établissement bancaire l’argent nécessaire à votre installation en libéral. Soyez certain que le conseiller bancaire vous demandera un business plan avant même de commencer à étudier votre dossier !

Il existe des outils en ligne pour le réaliser, mais un simple tableau excel peut suffire et les banques n’attendent pas de vous un document digne d’une entreprise industrielle. Même si les budgets d’investissements sont conséquents, ils sont sans comparaison.

Opter pour le bon statut pour la société

Parce que la création d’un cabinet de masseur kinésithérapeute revient à une création d’entreprise, vous devez choisir un statut pour celle-ci. Vous devez choisir entre toutes les alternatives en prenant en compte la fiscalité et les appuis financiers. Car les statuts vous seront demandés par la banque en cas de prêt. Vous pouvez vous appuyer dans votre démarche sur un avocat fiscaliste, un expert-comptable voire sur votre Association de Gestion Agréée (AGA) pour bien comprendre les potentialités de chaque statut par rapport à votre projet.

Surtout, ne pas oublier de penser son projet de vie

Ce n’est pas tout de vouloir être libre et exercer en autonomie, encore faut-il être prêt et en capacité de le faire. Outre les impératifs économiques et financiers, vous devez vous poser des bonnes questions sur votre avenir et sur la compatibilité entre vos projets personnels et professionnels : autant d’arbitrages à effectuer pour décider de l’installation en libéral.

Le financement de votre cabinet de kinésithérapeute

Comme vu précédemment, créer son cabinet requiert des investissements financiers de départ, ne serait-ce que l’achat de la table et du tabouret de soins. Rien que le matériel nécessite un budget conséquent. Si vous devez rajouter l’achat ou la location du bien , le poste dépenses va vite augmenter. Toutefois, il existe bien des moyens de financer ce projet sans se mettre dans le rouge.

Les prêts bancaires

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les établissements bancaires sont plutôt favorables à vous accorder un emprunt. C’est un bon moyen pour eux de vous fidéliser évidemment, mais également une façon de participer à l’activité économique locale, dont ils bénéficient. Donc, il ne faut pas hésiter à solliciter un emprunt et surtout à mettre en concurrence plusieurs banques afin d’obtenir le taux le plus bas. Vous avez également intérêt à négocier l’assurance emprunteur dans le cas de l’achat d’un bien immobilier, sachant que vous pouvez la souscrire auprès d’une autre compagnie d’assurance que celle de la banque.

Les aides de la CPAM

Si vous avez l’intention de vous conventionner, vous n’aurez peut-être pas besoin longtemps de votre emprunt bancaire. En effet, dans le cadre de la convention nationale des masseurs kinésithérapeutes, il est prévu un certain nombre d’aides financières pour encourager les praticiens à s’installer dans des zones dites sous dotées. Il existe différents dispositifs d’aides, mais les trois principales sont :

1 – Le Contrat d’aide à la création de cabinet de masseur-kinésithérapeute (CACCMK) est une aide financière de 49 000 € sur cinq ans pour la création ou la reprise d’un cabinet en zone sous-dotée ou très sous-dotée.

2 – Le Contrat d’aide à l’installation des masseurs-kinésithérapeutes (CAIMK) prévoit le versement d’une aide de 34 000 € sur cinq ans pour ceux qui reprennent un cabinet existant.

3 – Le Contrat d’aide au maintien d’activité des masseurs-kinésithérapeutes (CAMMK) correspond à une aide de 9 000 € sur trois ans pour soutenir l’investissement matériel et la formation.

Ces trois aides ne sont pas cumulables mais vous pouvez demander l’aide de votre conseiller CPAM pour choisir la plus adaptée à votre cas.

Vous pouvez également bénéficier du forfait d’aide à la modernisation du cabinet (FAMI) pour le financement de votre matériel informatique et de votre logiciel de gestion du cabinet, par exemple une solution comme Maiia Kiné. Vous le percevrez en année N+1 suivant l’installation.

Les démarches administratives essentielles

Le futur masseur kinésithérapeute libéral est un professionnel de santé avant tout. Et cela veut dire qu’il doit être référencé comme tel. Aussi la première démarche à accomplir est de vous inscrire auprès du Conseil départemental de l’ordre pour obtenir votre numéro de professionnel et votre carte de professionnel de santé. Pour trouver le vôtre, rendez-vous sur le site national : www.ordremk.fr

Muni de ce numéro, vous pourrez ensuite vous enregistrer auprès de la Caisse primaire d’assurance maladie du lieu d’exercice. Sachez que l’enregistrement se fait après un rendez-vous avec un conseiller CPAM qui vous expliquera tout ce que vous devez savoir sur votre pratique conventionnelle mais aussi sur votre protection sociale de base et complémentaire. Pour gagner du temps, vous pouvez vous pré-enregistrer en ligne sur installation-kine.ameli.fr.

Enfin, dernière démarche à ne surtout pas oublier : immatriculer votre entreprise. Vous avez choisi sa forme et écrit les statuts. Ou bien les avez fait écrire par un professionnel du droit, ce qui est conseillé. Il ne vous reste qu’à lui donner vie en vous rendant sur le site procedures.inpi.fr.

En conclusion

Anticiper et préparer au mieux la création de votre cabinet de masseur kinésithérapeute est indispensable pour que, le jour venu, vous n’ayez rien d’autre à faire que de vous occuper de vos patients. Ce qui reste votre métier et la chose la plus importante de votre profession.

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