Comme tous les ans, les membres du LET – association des entreprises de télémédecine – se sont réunis en juin dernier à Paris. L’occasion de découvrir les résultats – positifs pour les patients comme pour les médecins – de leur deuxième enquête nationale sur la téléconsultation ainsi que le tout nouveau Guide de la télémédecine. Et de partager un constat : cette dernière s’ancre peu à peu dans le quotidien des médecins et des patients.
83,6% des médecins utilisent à présent la téléconsultation
Les 2000 personnes qui ont participé à l’enquête réalisée par le LET au printemps 2023 sont formels : la téléconsultation est une bonne solution pour eux et leurs proches. Ils sont 88% à être satisfaits de la ou les téléconsultations dont ils ont bénéficié. 36% jugent que ce mode de consultation est plus pratique et 32% lui trouvent l’avantage de la rapidité. En termes d’usages, l’étude précise que 75% des personnes ayant eu recours à ce dispositif l’ont fait à la place d’une consultation présentielle.
Cette substitution entre les deux modes n’est toutefois pas exclusive puisque 28% des interrogés l’ont pratiquée en plus de la consultation physique pour un même problème. Ce qui semble montrer une tendance à alterner les modes d’échanges avec le praticien. Les réponses des médecins interrogés, majoritairement des généralistes installés en libéral, confirment que les pratiques évoluent. 44,4% d’entre eux ont ainsi modifié leurs habitudes et 83,6% utilisent la téléconsultation. Pour les praticiens sondés, l’avantage est de gagner du temps médical (31,4% des opinions exprimées) et d’éviter le déplacement au patient (21,2%).
Autre avantage : 20,8% estiment que la téléconsultation vient remplacer des actes habituellement non rémunérés comme le conseil par téléphone ou par messagerie du type Whatsapp. Au final, près d’un médecin sur deux (46%) pense qu’elle permet de mieux répondre aux problématiques de santé des patients.
Quel avenir pour la téléconsultation et, au-delà, pour la télémédecine ?
Les bons résultats de cette seconde étude confirment l’intérêt de la télémédecine pour améliorer l’accès aux soins à moindre coût. En réduisant les déplacements, en rendant plus accessible la consultation, les solutions numériques proposées notamment par Cegedim Santé favorisent une prise en charge plus fluide et moins onéreuse y compris pour les pathologies lourdes. Et les patients sont prêts.
Toutefois, comme le rappelait Jean-Pascal Piermé, président du LET, il reste du chemin à parcourir pour rendre ces pratiques quotidiennes et évidentes. A commencer par le cadre légal qui, quoique reconnaissant l’existence des entreprises de télémédecine, n’a pas encore abordé tous les sujets comme par exemple les actes de prévention ou la territorialité des soins. C’était tout le sujet du débat suivant la présentation de l’étude. Arthur Dauphin, représentant de l’association de patients, France Assos Santé, affirmait ainsi que la question du territoire se posait de façon d’autant plus forte que persistaient les pénuries de médecins. La téléexpertise extra-territoriale lui paraissait ainsi notamment une solution aux déserts médicaux.
La pratique, si elle existe, notamment au Cameroun, comme en témoignait le Dr Line Kleinebreil, Vice-Présidente de l’Académie Francophone de télémédecine et de e-santé, ne peut se développer sans règles. Car, dans l’utilisation très utile de ces nouveaux outils, la relation entre le patient et le médecin doit être préservée, précisait le Dr Anna Boctor, Trésorière de Jeunes Médecins, préconisant également de prendre toutes les précautions en matière de sécurité des données. L’interrogatoire du patient, clef de voûte du colloque singulier avec le médecin, est préservé par la téléconsultation, insistait le Dr Pierre Simon, ancien président de la Société française de télémédecine, mais d’autres innovations arrivent, notamment l’usage de l’Intelligence artificielle. Aussi reste à imaginer une hybridation de toutes les pratiques en prenant en compte l’expérience du patient, qui est le bon juge de l’efficacité des outils.
Un guide pour faire connaître et comprendre la télémédecine.
En parallèle, l’association le LET s’efforce de faire la pédagogie de tout ce qui se cache derrière le terme générique de télémédecine. Car la téléconsultation popularisée pendant la Crise Covid est loin d’être le seul dispositif que peuvent utiliser les praticiens. Sa version assistée, notamment permise via la solution Maiia, peut permettre un meilleur suivi d’un patient âgé par exemple.
De même, la téléexpertise – rendue possible par des solutions numériques comme Maiia, intégrée à la plateforme Parsys par exemple, ou la messagerie instantanée sécurisée Maiia Connect-, permet de solliciter l’avis d’un expert. La télésurveillance donne l’opportunité de récupérer des données de santé au domicile. Quant à la téléassistance, elle favorise la pratique conjointe.
Toutes ces pratiques, leurs avantages et leurs contraintes, sont désormais décrites dans un seul et même document. Le guide de la télémédecine, auquel Cegedim Santé a contribué, persuadé de l’intérêt du numérique en santé, vient d’être édité par le LET. A mettre entre toutes les mains.
Pour consulter l’étude : Telemedecine-360_LET_2023_Presentation.pdf